vendredi 5 mars 2010

"La route" de Cormac McCarthy, éditions Points



Lecture commune du Cercle d'Atuan du mois de février

Un homme et son fils errent dans un paysage post-apocalyptique. Les arbres tombent et la surface de la terre est recouverte de cendres. On ne sait pas ce qui s'est passé (on peut supposer qu'il s'agit d'une collision avec une comète ou de l'explosion d'un super volcan). Cela fait 9 ans qu'ils sont dans cette situation. Le petit étant né juste après et n'a rien connu du monde d'avant. Comme les rayons du soleil sont voilés, ils essaient de descendre dans le sud pour avoir moins froid. Les hivers sont terribles. Ils se nourrissent de boîtes de conserve qu'ils trouvent dans les maisons qu'ils fouillent minutieusement. Ils trainent un caddie contenant ce dont ils ont besoin. Ils croisent la route d'autres survivants et s'en méfient, certains sont devenus canibales pour survivre.
On va les suivres de bivouacs en bivouacs. De maison en maison, subissant la faim lorsqu'ils ne trouvent rien. Avançant bon gré mal gré vers l'océan.

Pour une fois, je ne ferais pas d'effort pour me rappeler le nom du père ou celui du fils car ils n'en n'ont pas. Choix volontaire de l'auteur pour montrer qu'il n'y a plus d'humanité. A quoi leur servirait des noms vu qu'ils sont très peu. Ils n'ont plus de papier non plus, ils n'ont plus d'existance, ils tentent de survivre, c'est tout. Des phrases et des paragraphes très court sans ponctuation. Ce qui fait que l'auteur utilise beaucoup les "et". Cela donne un effet d'essoufflement. Le père est d'ailleurs dès le départ malade, il tousse beaucoup. Et l'atmosphère est pesante.
C'est un livre qui n'est pas porteur d'espoir. Il n'y a plus d'animaux et la nourriture a disparue, hormis les boîtes de conserve et le canibalisme que certains groupes pratiquent.
Je suis quand même curieux de voir le film en dvd, dès qu'il sortira car je me demande comment le réalisateur a bien pu rendre cette atmosphère et surtouts les répétitions de la vie de survivants (je mange, je bivouace, je dors, j'avance etc...). Je n'ai pas trouvé le temps d'aller le voir au cinéma à sa sortie.

Les lectures de mes petit(e)s camarades : Acr0AruthaEl JcJulienOlyaSpocky, Tigger Lilly, Tortoise, Vert, Zahlya

mardi 2 mars 2010

"Héritage sanglant" de Odile Barski, éditions du Masque


Partenariat entre Livraddict et les éditions du Masque

4ème de couverture : Héritage sanglant. Une décharge de pneus sur le point de s'écrouler, une maison de retraite qui emploie clandestinement deux jeunes Roumaines retrouvées assassinées sur la plage... et un même propriétaire pour les deux sites : Soriano, figure locale peu recommandable. Ariane Messidor est chargée de l'enquête mais l'entrée en scène de Claudine d'Archangelo, veuve du célèbre chef d'orchestre Otto Gerling, change la donne. Sa bastide est visitée chaque nuit sans mobile apparent... Troublée par la personnalité ambiguë de la veuve Gerling, Ariane va découvrir des liens insoupçonnés entre elle et Soriano.
D'ailleurs, qu'est devenue Colombe, la fille de Claudine que Gerling avait adoptée ?

Avec une écriture au scalpel, Odile Barski, romancière et scénariste, rend compte de l’inquiétante évolution de nos mœurs contemporaines tout en convoquant les fantômes du passé et les terribles secrets de famille.

Ce que j'en pense :

Lecture plutôt difficile. Je n'ai pas accroché sur le style de l'auteure dont ce n'est certe pas la première publication, mais bon.... Quand ça veut pas, ça veut pas.
Le quatrième de couverture le dit bien : un style au scalpel. Le résultat, ce sont des phrases très courtes qui partent un peu dans tous les sens. On se demande ce que l'auteure veut bien nous faire comprendre. De qui elle parle...
Dans ce roman il y a plusieurs affaires qui se rejoignent plus ou moins. C'est comme cela que ça se passe aussi dans les vraies enquêtes sauf que là, on a le droit à tout : milieux mafieu, groupe de scouts néo-nazis, protsitution roumaine etc etc... 
Ce qui ne tient pas debout c'est que la jeune lieutenant Ariane Messidor joue cavalier seul du début à la fin. Elle ne tient au courant sa hiérarchie qu'à de très rares moments. Elle embarque dans l'aventure son compagnon. Tout cela fait très cliché.
Que dire des passages où Ariane et son compagnon parlent de leur passé. Etait-il nécessaire d'inventer des passés plus ou moins douloureux pour ces deux personnages. Surtout que cela est amené comme un cheveu sur la soupe et qu'une fois écrit on oublie et on passe à autre chose. Cela ne sert aucunement à la crédibilité des protagonistes, bien au contraire.
Bref on ne s'attache à aucun des personnages ni même au déroulement de l'histoire. Tout cela nous passe au dessus de la tête.
J'ai vu sur un site de vente que la couverture avait changé. Ce n'est pas la
couverture qu'il aurait fallu changer !

vendredi 26 février 2010

"Terre neuvas" de Chabouté, éditions Vents d'Ouest


Le nouveau Chabouté est, encore une fois, une petite merveille. Je le préfère même à "Tout seul", son précédent opus.
Une fois de plus, sa maîtrise du noir et blanc est totale. Il s'essaie même à
faire du brouillard maintenant !

Un jeune mousse embarque pour sa première pêche à la morue en direction de Terre-Neuve. La vie à bord est très dure et les marins ne sont pas tendre avec lui. Après trente sept jours de navigation, la goêlette arrive sur les bancs et un travail de forçat commence pour tout l'équipage. Le poisson n'est pas au rendez-vous, la pêche n'est pas bonne tous les jours. L'équipage pense qu'ils auront un maigre salaire, l'ambiance est très mauvaise.
Un matin le corps du second est découvert, un couteau avec un ruban autour du manche planté dans le dos.  Quel est le message ? Un second meurte à lieu.
L'ambiance est très tendue. Quel marin se venge et pourquoi ??

Chabouté a le don de créer des ambiances. Son dessin en noir et blanc et les "tronches" de ses sujets y sont certainement pour quelque chose. Une fois encore le thème de l'isolement est abordé, mais cette fois-ci l'isolement de 28 personnes perdues en mer. Isolement qui s'accentue encore, une fois les premiers meurtres passés, chacun épiant l'autre. Cette tension est très bien rendue. Chabouté nous signe là un magnifique thriller.

mardi 23 février 2010

"Etoile du chagrin" de Kazimir Strzepek, éditions Ca et là







Nous sommes dans un monde post-apocalyptique. Une comète s'est écrasée sur cette planète, provocant l'effondrement de la civilisation qui y vivait. Nous ne sommes manifestement pas sur Terre. Les survivants doivent survivre tant bien que mal. Différentes races et clans se croisent et se mènent des guérillas violentes. Par exemple un groupe nommé "les suppôts de l'Ordre" mené par Maître Grène tyranisent tout le monde.
Principaux personnages, Wilm et Klavir, partent à la recherche d'une personne disparue, accompagnés d'une petite bestiole, sorte de fantôme volant qui se nourri de rêves en se glissant dans la bouche pendant la nuit.
Tandis qu'un personnage amnésique traverse le désert sans but si ce n'est de se rappeler qui il est. Un détail et sa manière de se battre font penser qu'il
serait un combattant très dangereux.
Plusieurs petites histoires dans l'histoire donc avec de nombreux personnages.
Beaucoup d'imagination de la part de l'auteur. On ne sait pas trop où tout cela va nous mener. Le tome 2 vient de paraître, peut-être y aura-t-il des réponses. Pour l'instant les tome 1 et 1/2 ne suffisent pas à se faire une idée précise. Il y aura 6 tomes au total mais la série n'a pas rencontrée le succès en librairie, la mise en place du tome 2 ayant été encore plus réduite. Il faut le commander pour le trouver... Dommage car je pense que cette série est intéressante à plus d'un titre.

samedi 20 février 2010

"L'homme dans le labyrinthe" de Robert Silverberg, éd. J'ai Lu


Lecture dans le cadre d'une lecture commune du Cercle d'Atuan

Richard Muller vit seul depuis neuf ans dans un labyrinthe, sur une planète. Il vit là, reclus de la société à la suite d'une mission qui s'est mal terminée . Mission où il était chargé d'être le premier humain à prendre contact avec des extra-terrestres, les Hydriens et d'où il est revenu changé. Les Hydriens lui avaient fait quelque chose qui faisait que personne ne pouvait rester près de lui sans se sentir mal. Car autour de lui flotte toute la puanteur de la race humaine.
Pourtant un vaisseau approche de sa planète. A son bord : Charles Boardman, le jeune Ned Rawlins et une équipe qui ont pour mission de le ramener et de l'envoyer à nouveau en mission auprès d'une autre race extra-terrestre qui menace d'envahir la terre...
L'entrée dans le labyrinthe n'est pas facile car celui-ci est piégé. Pièges posés par l'ancienne race qui a construit cette structure. Après avoir envoyé de nombreux robots, les hommes partent à la rencontre de Muller. Quel sera son acceuil après neuf ans passés loin du monde.

Un très bon roman de SF malgré quelques longueurs.  En effet l'auteur nous fait traverser le labyrinthe par trois fois ce qui se relève un peu usant... Cela à même eu pour effet de fraîner ma lecture, j'avais un peu moins envie d'aller vers la fin. Fin qui est très bien amenée, fort heureusement.

vendredi 19 février 2010

"Malgré nous" de Gloris et Terray, éditions Quadrants



Les "malgrés-nous" sont ces personnes vivant en Alsace-Lorraine, qui étaient ballotées de camp allié en camp ennemi durant les guerres franco-allemandes. Une fois ils étaient allemands, une autre fois français...
Ainsi le père de Louis Fisher a perdu un bras en combattant contre les français en 14 et son frère à perdu la vie en combattant contre l'allemagne en 40. 
Il n'aspire qu'à une vie tranquille, il n'est qu'un jeune étudiant amoureux d'une jeune fille de la haute société, dont le père à déjà organisé un mariage arrangé avec une autre famille importante de la région. Il est donc plus préoccupé par son histoire d'amour, qui bat de l'aile, que par la politique.
Il sera enrôlé par la Waffen SS comme de nombreux  camarades...

C'est un pan peu connu de tous que nous raconte là les auteurs. Cela ne peut donc pas faire de mal que de trouver un titre bd qui traite de ce sujet.

Le dessin tout en aquarelle peut surprendre pour dépeindre cette époque trouble, mais la jeune dessinatrice maîtrise parfaitement son trait. Tous les détails sont présent, il n'y a pas d'erreurs et même si les couleurs sont douces nous sommes plongé dans l'ambiance de l'époque. 
Un petit bémol cependant, sans dévoiler le fil du récit, le jeune Louis a déjà pas mal de soucis (familiaux, amoureux et enrolement de force) alors la rencontre fortuite avec un "ami" d'enfance en rajoute peut-être un peu trop.

lundi 15 février 2010

"La sève et le givre" de Léa Silhol, éditions Points


Pour une fois je vais mettre le quatrième de couverture en guise de résumé car j'ai peur de ne pas être très clair.

4ème de couv. : Trois fois les Parques ont parlé, et en accord avec leurs prophéties de ruine, Finstern, Roi de la Cour unseelie de Dorcha, doit mourir.
Sauf si... Comme une dernière chance, ou un danger supplémentaire, des puissances contraires mettent au monde Angharad, née du printemps et de l'hiver, de l'élan et de la mort. Elle peut contrecarrer le destin de Finstern, ou le précipiter, et s'avance sur l'échiquier en Reine Blanche, porteuse du pouvoir de trancher entre des myriades d'intérêts divergents. Mais sans savoir quel est son destin, ni le prix qu'elle devrait payer pour écarter Finstern du sien. Au cœur des affrontements entre les fées d'Ombre et de Lumière, les Fatalités et les anciens dieux, Angharad cherche une voie qui lui soit propre, chacune de ses décisions engageant à la fois l'équilibre de la Féerie, et des Terres de Mortalité...


Ce livre est un véritable enchantement. C'est sur un topic de Livraddict que Wilhelmina le présentait et en disait le plus grand bien. Je sortais d'une déception avec la lecture du "Parlement des fées" et j'avais besoin de lire un autre livre sur ce thème. Wilhelmina a donc éveillé ma curiosité et je n'ai pas été déçu. Je la remercie.
En ouvrant les pages de ce livre on entre réellement en faerie. Le style de l'auteur, très riche, correspond tout à fait a ce que l'on attend d'un ouvrage parlant des fées. Il faut prendre son temps pour le lire, ne pas aller trop vite, de peur de s'embrouiller. Mais à la différence du "Parlement des fées" l'histoire nous accroche et on a envie de lire la suite.
On plonge dans les contes et légendes des pays celtiques. L'auteure Léa Silhol est d'ailleurs une spécialiste et son travail de recherche paye.
Cela m'a fait penser à "Tristan et Iseult" que j'avais lu il y a quelques années maintenant.
Ce livre a reçu le Prix Merlin 2003 - Meilleur Roman Fantasy
On pourrait même conseiller de le lire en écoutant un cd de Loreena McKennitt.
Dommage que la suite, "La glace et la nuit" ne soit plus disponible. Peut-être que les éditions Points le sortiront un jour, qui sait...

Le lien vers la chronique de Wilhelmina :
http://les-lectures-de-mina.over-blog.com/article-la-seve-et-le-givre-lea-silhol-39555148.html