samedi 14 novembre 2009

"D'Artagnan, journal d'un cadet" de Juncker, éd. Treize étrange


Un planche pour se rendre compte :



Surprenante adaptation des aventures de D’Artagnan.
Tout le monde connaît ces aventures presque par cœur mais l’approche de Juncker est ici bien différente : il présente l’histoire du point de vue de D’Artagnan lui-même et s’attache bien plus aux personnages qu’aux faits qui leur sont attribués. Ainsi, on découvre un D’Artagnan plus maladroit et moins sûr de lui qu’il n’y paraît. De même pour ses comparses, Athos, Porthos et Aramis, plus vulnérables et, de fait, plus humains.
Les différentes expressions sur les visages des personnages sont vraiment hilarantes.
Véritable pavé de 272 pages, la lecture en est pourtant très facile et digeste, nous faisant passer de très agréables moments. A lire donc, même si l’on connaît déjà l’histoire de ces quatre mousquetaires. Une lecture jubilatoire.

"L'étincelle" de Ho-cheol Choi, éd. Vertige Graphic



Une planche pour se rendre compte :



Dans une Corée en pleine récession économique, un tailleur se lance à son compte en espérant bien que sa première commande importante lui permettra de rembourser ses dettes. Malheureusement, victime d’une escroquerie, il sombre dans l’alcool et la misère, entraînant avec lui sa femme et ses quatre enfants. Son fils aîné se démènera alors pour tenter de faire vivre la famille. Accumulant les petits boulots, il sera contraint d’abandonner l’école. Epuisé, il finira par fuir, espérant trouver de l’aide auprès d’un oncle…
L’auteur nous retrace ici l’histoire vraie de Jeon Tae-il, jeune héros mort à 22 ans, devenu un personnage emblématique de la lutte ouvrière coréenne.
Ce premier tome qui retrace l’adolescence du jeune homme est véritablement poignant. Sa courte vie sera développée en quatre volumes.

jeudi 12 novembre 2009

"Laïka" de Nick Abadzis, éd. Dargaud




Korolev sort du goulag car son procès doit être réinstruit. Il est quasi mort mais grâce à une succession d'évènements heureux, il va s'en sortir. Dix-huit ans plus tard, il est l'ingénieur en chef chargé de lancer les premiers satellites russes. Le premier secrétaire Khrouchtchev lui demande de préparer un autre vol, habité cette fois, et ceci dans un délai très court.
N'ayant pas le temps de préparer un vol pour un homme, les ingénieurs décident finalement d'envoyer dans l'espace un animal. Une petit chienne, ballotée de famille en famille, finissant par errer dans les rues, est capturée par la brigade canine et choisie pour ce programme spaciale. Sa gentillesse et ses aptitudes à supporter les entraînements feront qu'elle ira jusqu'au bout de cette aventure.
S'appuyant sur des faits réels - le nom de cette petite chienne est connu dans le monde entier puisqu'elle fut le premier être vivant à quitter l'atmosphère terrestre - l'auteur invente malgré tout les passages sur la vie de l'animal, la rendant ainsi très attachante. Malgré une certaine longueur - le livre fait quand même 201 pages - on rentre totalement dans l'histoire, jusqu'à verser une petite larmichette à la fin de la bd.

Une planche pour se rendre compte :

"7 jours à River Falls" de alexis Aubenque, éd. Livre de poche

Cette lecture fait partie d'un partenariat entre



Et





Résumé :
Deux jeunes garçons embusqués dans un sous-bois surveillent un individu garé au bord d'un lac. L'homme ne les a visiblement pas remarqué mais les garçons ne sont pour autant pas rassurés. Ils décident de rentrer chez eux. Le plus jeune se fait une entorse, son aîné part donc seul chercher du secours. Il sera rattrapé par la voiture de l'homme du lac qui l'écrasera. Le lendemain, la police, alertée par la découverte du corps du jeune garçon, procède à des recherches et découvre les corps de deux jeunes étudiantes dans le lac. Le plus jeune des deux garçons sera découvert par la suite, dans le coma. Les deux jeunes femmes étaient étudiantes dans une université voisine. La police tente d'interroger une de leurs anciennes meilleures amies, qui vraisemblablement sait des choses mais qui aura bien du mal à se livrer. Son petit ami du moment refusant catégoriquement qu'elle témoigne. Il en devient même hystérique.
Le shériff Mike Logan doit faire face à un tueur qui n'a apparemment aucune pitié. Nouvellement élu à ce poste, il sera aidé par une ancienne connaissance, Jessica Hurley, profileuse au FBI, qui n'est ni plus ni moins que son ex-petite amie ! Celle-ci s'installe d'emblée chez Mike. Leur rupture est fraîche, Mike ayant quitté Jessica sans trop d'explications, fuyant Seattle où ils travaillaient ensembles. Cette situation ne sera pas facile pour notre shériff qui fuit toujours alors que Jessica, elle, souhaite une explication franche.
L'enquête sera difficile, le tueur ayant planifié ses meurtres et pris soin de brouiller les cartes. Nombreux sont les rebondissements et les mauvaises pistes, comme celle du jeune trafiquant. Un premier suspect idéal pour notre shériff ! Le véritable tueur aura pris grand soin de laisser traîner des éléments qui conduisent vers ce pauvre garçon. Ces multiples pistes nous tiendront en haleine jusqu'au dénouement final.

Ce que j'en pense :
Une lecture assez agréable. C'est un livre qui se lit facilement, l'histoire se déroule d'une manière très coulante. On a hâte de connaître la fin et on tourne les pages en espérant découvrir ce qui se passe dans cette ville tranquille des Rocheuses. C'est un roman dont on arrive au bout facilement sans avoir à aucun moment envie de l'abandonner.
La communauté de River Falls est représentée par les gens importants d'une ville à savoir : shériff, juge, journaliste, directeur d'université... Tout ce petit monde vie, se croise et participe aux nombreux rebondissements de l'affaire.
Tous ces personnages sont assez crédibles dans leurs fonctions et dans leurs rôles respectifs dans l'affaire. Par contre, pour certains, quelques détails passent mal. Je m'explique :
- Le shériff est, à plusieurs reprises, trop vite convaincu de la culpabilité d'un suspect, alors qu'il manque de preuves. Mais cela ne correspond ni à sa personnalité ni aux discours qu'il peut tenir par ailleurs... On pourrai penser que c'est la fatigue ou la présence de son ex-petite amie qui le troublent. Difficile à croire car il est présenté comme un professionnel très efficace.
- deuxièmement pour la façon dont Jessica retourne la journaliste. Difficile aussi ici de croire que la journaliste, qui est toujours à la recherche par tous les moyens du scoop, puisse s'effondrer au premier rendez-vous avec la profileuse et changer de façon aussi brutale de comportement.
Mais je chipote.

A noter qu'une suite est prévue. On découvre la couverture de cette nouvelle aventure à la fin du roman. Elle aura pour titre "Un automne à River Falls". Nous retrouverons donc nos protagonistes dont Mike et Jessica pour une nouvelle enquête dans cette bourgade de River Falls qui n'est pas si tranquille que ça finalement.

dimanche 8 novembre 2009

"La mort de la terre" de Rosny Aîné, éd. GF Flammarion


La terre dans un futur qui est assez lointain mais peut-être pas tant que ça. L'eau est devenue une denrée très rares et les hommes se sont regroupés autour d'oasis.
Un tremblement de terre a lieu dans l'oasis voisin des Terres-Rouges et une expédition est organisée pour porter secours aux survivants. Targ, un jeune homme, en fait parti, il retire des décombres une jeune fille blessée, Erê ; il en tombe amoureux.
Le lendemain, Targ part explorer un réseau de galeries découvert par le séisme, il y découvre une importante source d'eau.
Targ réclame un privilège en échange de sa découverte : épouser Erê.
L'oasis des Terres-Rouges se développe grâce à la découverte de cette eau.
Une nouvelle secousse sismique détruit la source et les réserves d'eau des Terres-Rouges. Devant cette nouvelle difficulté est décidé de mettre en place un système qui est utilisé à chaque fois que la situation est critique : l'euthanasie par tirage au sort.
NE PAS LIRE PLUS LOIN SI VOUS VOULEZ LIRE CE LIVRE
Condamnés à cette mort, la famille de Targ préfère quitter les Terres-Rouges et se dirige vers les oasis équatoriales.
Ils s'y installent et font les aménagements nécessaires pour résister aux ferromagnétaux, qui sont des êtres qui se sont développés depuis la disparition de l'eau mais qui sont dangereux pour l'homme, car ils détruisent leur globules rouges par simple contact.
Lors d'une expédition pour trouver de nouvelles sources, Targ et sa soeur Arva rencontrent les cinq derniers survivants des Terres Rouges ; ils savent qu'ils sont désormais "la dernière chance de l'espèce humaine". Arva est victime d'une attaque de ferromagnétaux. Targ doit rentrer à la base et à son retour il découvre qu'elle a subi un cataclysme, Erê et ses enfants sont morts. Arva devant cette catastrophe choisit alors l'euthanasie volontaire tandis que Targ va s'étendre au milieu des ferromagnétaux.
Ce que j'en pense : Ce livre de Rosny Aîné date de 1912 et il a aujourd'hui un impact beaucoup plus fort qu'il a du en avoir à sa sortie, avec le réchauffement climatique que nous vivons actuellement. A la fin de la lecture, on ne peut s'empêcher de penser que c'est bien ce qui pourrait arriver à l'espèce humaine si nous continuons à maltraîter notre planète comme nous le faisons.
Rosny Aîné propose une fin sans espoir de sortie, l'espèce humaine ayant été trop loin dans le gaspillage de l'eau. Un livre qui fait froid dans le dos.


samedi 7 novembre 2009

"Le tour des géants" de Nicolas Debon, ed. Dargaud



1910. Un des plus mémorables Tour de France, un des tout premiers aussi et certainement l'un des plus éprouvants. 150 coureurs au départ et seulement une poignée à l'arrivée. Ce Tour verra l'affrontement de deux coureurs de légende, véritables forçats de la route, François Faber et Octave Lapize. Sur cette course, des départs aux aurores et quelques fois de nuit, mais surtout aucune assistance technique : si par malheur, vous cassiez votre fourche, il vous faudrait aller quérir un forgeron pour réparer. Un des coureurs aura même
cette phrase à l'attention de l'organisation : « Vous êtes des assassins ». On découvre aussi qu'à l'époque déjà, pour tenir le choc, certains se laissaient tenter par quelques expédiants comme la stricknine...

Ce que j'en pense : Une bande déssinée très réussie. Le dessin et la narration de Nicolas Debon nous invitent véritablement à partager la souffrance de ces hommes. Les effets de couleurs font qu'on s'y croirait, notamment lors des étapes sous la pluie. Un livre qui ne s'adresse pas uniquement aux amateurs de la Grande Boucle.
Une planche pour se rendre compte :

dimanche 1 novembre 2009

"Le météore de Sibérie" de Jean-Pierre ANDREVON

La chronique qui suit est le résultat d'un partenariat entre Livraddict

et les éditions Rivière Blanche.



Jean-Pierre Andrevon "Le Météore de Sibérie".



Résumé :

Liubia, vieille habitante du fin fond de la Sibérie, est réveillée par une gigantesque explosion. Sur l'horizon, un immense incendie durera plusieurs jours. Personne ne sait vraiment quelle en est la cause. Peu de temps après, l'armée soviétique fait irruption dans le village et embarque manu-militari tous les habitants, sans exception.
Marc Lucciani, photographe-reporter, se trouve à l'hôtel Rossia à Moscou, non loin du Kremlin. Il tente d'écrire un article, sans grande inspiration. Il descend alors au bar de l'hôtel où il retrouve deux journalistes américains occupés à écluser des bourbons. Dans la discussion, l'un des deux hommes, Frank Matheson, du "Newsweek", évoque un gigantesque incendie, au nord de la Sibérie. Le bruit court qu'il s'agirait d'un météore...
Les trois hommes décident de monter une expédition pour se rendre sur les lieux et tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé...
Le voyage sera long et froid, très froid. Un barrage de l'armée russe les arrêtera et les dépouillera de leur matériel. Pour autant, ils ne renonceront pas et finiront par découvrir
une base où un savant mène des expériences sur le météore... mais pas seulement...

Des faits réels :

Jean-Pierre Andrevon part de faits réels pour monter cette histoire.
Le 30 juin 1908, une explosion d'une puissance incroyable ébranle toute la région de la Toungouska, au coeur de la Sibérie.
(http://www.dinosoria.com/toungouska.htm)



Comme l'explication du phénomène n'a pu être clairement établie, Jean-Pierre Andrevon reprend l'une des hypothèses plausibles, la chute d'un météore, et développe une histoire qu'il situe de nos jours. Plus qu'un roman de science-fiction pure, ce récit est une véritable aventure.

Jusqu'à la page 114, nous suivons le reportage photo des trois journalistes qui cherchent à découvrir ce qui se passe dans cet endroit clos par l'armée.


ATTENTION : ne pas lire la suite si vous ne voulez pas en savoir trop !

Le savant-fou :

Au-delà de cette page, nous basculons dans l'univers d'un savant fou qui réalise des expériences sur des humains, les habitants du village évacués par l'armée au début de l'histoire. Le météore ayant des effets de rétro-activité sur l'être humain, le faisant régresser dans son évolution. Nous irons jusqu'à voir une femme accoucher d'un dinosaure, résultat de l'exposition du foetus aux rayons du météore. Cette séquence est un peu spéciale, la partie scientifique a du mal à tenir la route mais ce n'est sûrement pas le premier objectif de Jean-Pierre Andrevon. Son principal but est sans aucun doute de nous livrer une bonne histoire d'aventures, avec un final sur le thème du savant fou, et il y parvient tout à fait.



Conclusion :

Même si "Le Météore de Sibérie" n'est pas le meilleur livre de Jean-Pierre Andrevon que j'ai lu, il permet de passer d'agréables moments et nous donne envie de suivre l'aventure jusqu'au bout. Le style de l'auteur est toujours aussi savoureux ! Une lecture très agréable malgré le froid sibérien !


Grand lecteur de bandes-dessinées, voici la BD que je vous conseillerais de lire en complément de ce roman :



VORTEX de Stan et Vince aux éditions Delcourt abordant aussi le thème des savant-fous.